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 Vous avez fait bon voyage ? par Feu - Texte 11 Awards 2020
par Galaxio en août 2020
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190ème
3 301 points
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En août 2020
Nous voilà déjà arrivés à la dernière oeuvre de ces Awards qui nous est proposée par Feu.
Bonne lecture !
<h2>Vous avez fait bon voyage ?</h2>
<p align="justify">Il était une fois une petite boutique aux façades vieillies et poussiéreuses. C’était un petit bâtiment qui se trouvait à la lisière d’une forêt aux arbres noirs et effrayants. Ceux qui s’aventuraient à l’intérieur étaient certains d’y trouver ce qu’ils cherchaient. En effet, ce bâtiment un peu spécial avait une réputation qui s’était répandue dans tout le pays de Lapino, et même certaines contrées voisines. Il était dit qu’il contenait tout ce qu’une personne cherchait. Ce magasin, qui n’était pas plus grand à l’intérieur que ce que le laissait supposer l’extérieur, était géré par une femme voûtée à cause du poids des années qui répondait au nom d’Irma. Cachée derrière une paire de lunettes aux verres épais et grossissants, cette dame âgée passait ses journées dans sa boutique si chère à son coeur. Elle y avait passé sa vie, dans cette bâtisse. Son père l’avait construite de ses propres mains, c’est là qu’il avait rencontré celle qui deviendrait sa femme et c’est là qu’il avait vu naître et grandir ses quatorze enfants. Irma était la benjamine de cette longue lignée et c’est avec beaucoup de tendresse qu’elle prenait, à son tour, soin de cet endroit tout particulier. Toutefois, et à son plus grand malheur, les visiteurs se faisaient rares, le lieu n'incitait pas à la confiance et le physique de sa propriétaire repoussait les moins aguerris. « Si seulement ils pouvaient connaître l’histoire de cet endroit... » se disait parfois la vieille Irma, assise derrière son comptoir, contemplant sa boutique vide de tout client, « ils l’aimeraient alors autant que moi. »
Un jour, cependant, alors qu’elle n’attendait personne - Irma avait perdu l’espoir de voir un jour une personne franchir le seuil de son perron et pénétrer dans ce qui était devenu sa maison - la sonnette au-dessus de la porte sonna, brisant le silence sacré qui avait pris possession du lieu. Irma, toute étonnée, en fit tomber le livre qu’elle lisait. Elle retroussa ses lunettes et plissa les yeux pour voir la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir, soulevant par la même occasion un large nuage de poussière qui recouvrait le sol.
Une tortue se tenait là, la main sur la poignée, toussotant à cause de la saleté. Après avoir laissé à ses yeux quelques secondes pour s’habituer au manque de lumière à l’intérieur de la bâtisse, l’animal s’avança vers le comptoir.
« Bonjour. Sa voix rauque contrasta avec celle de la propriétaire.
- Bonjour Monsieur, que puis-je faire pour vous aujourd’hui ? »
Même si les clients étaient rares, Irma n’avait pas perdu son sens de l’accueil ni ses bonnes manières.
« Je suis Monsieur Tortue, je suis à la recherche d’un objet particulier.
- Pourriez-vous me décrire cet objet, afin que je puisse vous aider à le chercher ?
- Voilà tout le problème, la tortue se frotta le haut du crâne, je ne sais rien sur cet objet, Madame, je le regrette. Mais je sais, je sens au fond de moi que je dois le trouver. »
Madame Irma était de plus en plus intriguée par cet individu bien mystérieux mais ses bonnes manières l’empêchèrent de l’interroger davantage. Elle fit le tour de son comptoir et incita Monsieur Tortue à la suivre. Elle parcourait les rayons de sa boutique avec une rapidité et une aisance qui étaient surprenantes pour une dame de son âge. Monsieur Tortue essayait de la suivre tout en observant les milles et un objets qui étaient exposés derrière les vitrines. Ses yeux peinaient à tous les observer tant il y en avait. Attiré tant par les pierres précieuses, les vases de porcelaine fice, les fioles contenant des liquides aux couleurs flamboyantes ou encore par les tableaux étranges accrochés aux murs, il ne cessait de tourner la tête dans tous les sens.
Après avoir traversé la moitié de la boutique, Irma s’arrêta, ouvrit la vitrine et en sortit un objet volumineux avant de le tendre à son client.
Monsieur Tortue examina ce dernier : c’était un vieux coffre volumineux et poussiéreux, à l’image de l’endroit où il se trouvait. Intrigué, il leva les yeux vers la propriétaire qui l'invita d’un geste.
« Ouvrez-le, voilà l’objet que vous recherchez. »
La tortue le leva et le fit malencontreusement tomber. L’objet atterrit par terre en un bruit sourd et dans un nuage de poussière. Alors qu’il allait se confondre en excuses, il s’aperçut que la boîte s’était ouverte en tombant et qu’un objet lumineux en était sorti.
Après s’être penché pour le ramasser, il vit que c’était une jolie pierre qui brillait de milles feux. Une vive lumière verte s’en échappait, à tel point qu’il était difficile de la regarder trop longtemps. Monsieur Tortue la frotta afin de la nettoyer quand, soudain, il se sentit aspiré par l’objet.
Il atterrit lourdement au milieu d’une forêt sombre aux arbres épais. Perdu et apeuré, il déambula entre les arbres jusqu’à une petite bâtisse qui ressemblait étrangement à la boutique d'où il venait. L’endroit avait l’air plus vieux mais paradoxalement plus accueillant, une grande pancarte aux couleurs vives était accrochée au-dessus de la porte d’entrée. Monsieur Tortue lu ce qui y était inscrit : « Chez Irma ».
Intrigué, il avança doucement jusqu’à la porte d’entrée. Étrangement, aucun nuage de poussière ne se souleva lorsqu’il entra. Et à la place du vieux comptoir de la dame qu’il avait rencontré quelques instants auparavant se trouvait un large et sophistiqué bar en marbre derrière lequel était assise une dame aux cheveux rouges qui semblait avoir emprunté quelques traits à la Irma qu’il avait connu.
Monsieur Tortue, de plus en plus perplexe par la situation étrange qu’il vivait, s’avança vers le comptoir. La dame lui sourit avant de l’interpeller :
« Bienvenue Chez Irma, le magasin de souvenirs le plus vieux du pays de Lapino.
- Vous… vous êtes Irma ?
- Moi ? Oh non. Irma était une ancienne propriétaire, mais ça fait plusieurs années qu’elle n’est plus là. Je suis son arrière-arrière petite fille. Que puis-je faire pour vous aujourd’hui, monsieur ?
- Quel jour sommes-nous, s’il vous plaît ?
- Le 24 Juillet 2020. »
Monsieur Tortue recula de quelques pas, complètement abasourdi. En 2020 ? Mais, ce matin il était encore en 1920… Il ne comprenait plus rien. Il voulu se frotter la tête lorsqu’il fit tomber de sa main la pierre verte qu’il avait gardé tout ce temps. La dame derrière le comptoir l’aperçut et s’exclama :
« Oh ! Mais c’est vous ! Je ne vous avais pas reconnu. Suivez-moi. »
Elle fit le tour de son comptoir et incita Monsieur Tortue à la suivre. Elle parcourait les rayons de sa boutique avec une rapidité et une aisance qui rappelaient à Monsieur Tortue celles d’Irma. Il essayait de la suivre tout en observant les milles et un objets qui étaient exposés derrière les vitrines. De nombreuses choses avaient changé depuis la dernière fois qu’il était venu. Les pierres précieuses, les vases de porcelaine, les fioles et les tableaux avaient laissé place à des bijoux en tous genres, des petits objets en bois ou en ferraille, des coquillages et d’autres objets divers et variés.
Après avoir traversé la moitié de la boutique, la jeune femme s’arrêta, ouvrit la vitrine et en sortit un objet volumineux avant de le tendre à Monsieur Tortue. Il reconnut tout de suite l’objet : c’était le vieux coffre à l’intérieur duquel il avait trouvé cette pierre.
« Nous avons trouvé ce coffre parmi les affaires d’Irma. Malheureusement, il était vide. Mais le dessin de cette pierre que vous tenez est gravé dessus. Je crois qu’il vous revient. »
Puis elle disparu à travers les rayons. Monsieur Tortue se retrouva à la même place que quelques heures plus tôt, tenant entre ses mains la même boîte et la même pierre qui brillait d’une lueur à la fois étrange et captivante. Il décida de remettre la pierre à sa place, convaincu que cela remettrait les choses en ordre. Cependant, lorsqu’il ouvrit la boîte, il aperçut une lettre. Il l’attrapa et lu les mots qui y étaient inscrits d’une écriture tremblante.
« C’était bien l’objet que vous recherchiez, n’est-ce-pas ? Je ne vous avais pas menti, tout le monde trouve ce qu’il cherche dans ma boutique. Votre curiosité et votre soif de connaissances étaient trop grandes pour notre seule époque, je l’ai compris lorsque je vous ai vu entrer dans ma boutique. Vous voilà maintenant libre d’aller où bon vous semble, peu importe le lieu… ou l’époque de votre choix. La pierre que vous tenez entre vos mains a un pouvoir infini et mystérieux, elle ouvre les portes du temps et de l’espace et rares sont ceux qui parviennent à l’utiliser. Vous êtes l’un d’entre eux. Profitez-en, voyagez, apprenez, découvrez, expérimentez… Mais, s’il vous plaît, revenez me voir en 1920, il me tarde que vous me racontiez toutes vos aventures extraordinaires. Le futur est plein de surprises, prenez soin de vous. Irma. »
Monsieur Tortue mit la lettre dans sa poche et examina la pierre qu’il tenait entre ses doigts, fasciné et impatient de découvrir tous les pouvoirs qu’elle contenait.
Puis, un sourire se dessina sur ses lèvres et il frotta la pierre verte.
Il fut à nouveau aspiré avant d’atterrir au même endroit, dans la boutique. Mais cette fois-ci, il était entouré de vieux objets poussiéreux.
Il se retourna et se retrouva face à une dame âgée qu’il reconnut tout de suite et qui le regardait en souriant.
« Vous avez fait bon voyage ? »
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<h3>Retrouvez demain la première des trois interviews en lien avec ces Awards !</h3>
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154ème
3 575 points
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En août 2020
Histoire qui m'a captivé du début à la fin, ça change beaucoup des autres histoires où le début commence avec la chute du coffre^^ L'écriture est soignée, aucune faute apparente, j'ai (encore une fois) beaucoup aimé ton récit, bravo à toi pour avoir eu la seconde place du classement 
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33ème
6 765 points
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En août 2020
Ouah elle parait longue présentée comme ça...
Merci Petitsable pour ton commentaire !
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Aujourd'hui, à 14:22
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