Texte 7 : Un cauchemar physiquement impossible, de Fox

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chenipoteun
chat Texte 7 : Un cauchemar physiquement impossible, de Fox
par chenipoteun en novembre 2020

chenipoteun
218ème
3 018 points
En novembre 2020
Bonjour à tous et à toutes, voici le septième texte de concours : Un cauchemar physiquement impossible écrit par Fox.


Halloween. Célia détestait Halloween. En vérité, Célia détestait surtout avoir peur. Les films d’horreurs et l’ambiance qui va avec, très peu pour elle.

Non pour ce jour de fête Célia avait passé sa journée à broder. Oui vous avez bien lu, broder, mais nous ne sommes pas ici pour la juger.

Bref, notre lycéenne en Terminale partit se coucher. Le rapport avec le thème ? Nous allons y venir.


La jeune fille faisait partie de la génération cobayes. Vous savez les 2003 ? Ils ont eu la réforme du brevet et maintenant celle du bac. Rien que cela fait peur !
Donc arrivé en Première on demande à notre jeune adolescente ce qu’elle veut choisir comme spécialités.

Célia voulait faire vétérinaire, elle choisit donc les matières qui se rapprochent le plus de l’ancienne « S », soit ; Mathématiques, S.V.T et Physique-Chimie.

Je vous vois frissonner derrière votre écran. Oui Célia est masochiste.

Fin de Première on lui demande de ne garder que deux des trois spécialités. Elle conserve donc la S.V.T et la Physique-Chimie mais prend l’option Mathématiques complémentaires afin de correspondre à son projet d’avenir.

Oui mais voilà. Le confinement et les deux mois de vacances ont permis à Célia de bien réfléchir à son futur. Et elle se dit qu’aller dans une école d’Art lui correspondait plus. C’est bien beau mais maintenant que ses choix étaient faits elle ne pouvait plus revenir en arrière.

Célia était une lycéenne en Terminale « scientifique » qui voulait faire de l’art. Cette année scolaire s’annonçait bien terrifiante pour l’adolescente.


Donc Célia partit se coucher et s’endormit paisiblement.

Sa mère vint la réveiller en catastrophe et sans qu’elle n’ait eu le temps de réagir, elle se trouvait déjà en voiture une feuille pliée en deux et sa carte d’identité dans les mains. Notre lycéenne, le regard hagard, ouvrit son papier et loucha sur les mots écrits en gras tout en haut de la feuille blanche « Convocation épreuves du Baccalauréat année scolaire 2020-2021 ».
« - Hein ? » S’exclama-t-elle avant de se retrouver debout devant sa salle d’examen sans plus d’explication.

La jeune fille parcourut des yeux le couloir en quête d’une silhouette familière. Nombre d’adolescents s’y tenaient, leur visage empli de désespoir dissimulé par leur masque. Elle en trouva finalement un, celui de son crush de Première, mais notre protagoniste préférerait encore être enterrée vivante que de lui adresser la parole.

Elle ferma donc les yeux et inspira un bon coup, espérant calmer les battements affolés de son pauvre cœur. Malheureusement pour elle l’odeur de stress qui emmenait de tous ses lycéens parqués devant les portes de l’enfer vint lui chatouiller les narines tant et si bien que Célia cru en vomir.

Et évidemment dans la précipitation elle n’avait pas pensé à emporter son téléphone, ni même s’habiller réalisa-t-elle avec effroi.

Oui Célia était en pyjama licorne, dans les couloirs de son lycée, en attente de passer des examens auxquelles elle était tout sauf préparé, avec son crush à trois mètres d’elle. On ne pouvait pas faire pire pensez vous ? Et bien si.

C’est la boule au ventre qu’elle partit s’assoir à son bureau, les gémissements des autres élèves lui collèrent la chair de poule et la jeune fille ne parvenait presque plus à respirer tant elle était terrorisée. Allait-elle réellement passer son bac ainsi, sans même avoir réviser et en pyjama ? Et pour couronner le tout, sans sa chère et précieuse calculatrice !

La porte claqua brutalement derrière le dernier élève et des chaînes rouillées vinrent l’obstruer leur coupant tout espoir de retraite.

Le surveillant s’avançait, au ralenti, copies à la main, à travers les allées des bureaux semblables à des dizaines de mini échafauds.

La scène qui se déroulait sous ses yeux écarquillés d’une terreur pure et profonde lui semblait irréaliste, les uns après les autres ses camarades de tortures s’effondraient en hurlant de douleur.

Lorsqu’elle eut le sujet dans les mains et qu’elle vit ce sur quoi il portait, une goutte de sueur glacée descendit lentement, très lentement le long de sa colonne vertébrale. Son cœur ne battait plus, et ses poumons décidèrent de faire grève.

Physique-Chimie : « Les mouvements dans un champ uniforme »

Célia manqua de peu de s’évanouir, elle aurait tant préféré perdre connaissance que d’avoir à affronter les vecteurs. Célia le savait elle ne remporterait pas cette bataille.

Un autre élève sembla le comprendre puisqu’il se leva précipitamment. Sa chaise rencontra le sol froid dans un crissement sinistre. Il courut vers la seule issue possible, la fenêtre. Une vieille fenêtre dont les joints étaient couverts de moisissure. D’un puissant coup d’épaule motivé par l’énergie du désespoir il la brisa. Les éclats de verres se répandirent dans toute la pièce. Quelques élèves en furent blessés mais aucuns ne cria. Non. Ils étaient tous hypnotisés par le hurlement bestial qui accompagnait la chute du malheureux.

Tous les adolescents s’échangèrent des regards pleins de stupeurs. Puis ils entendirent un bruit sourd, le son du corps qui venait de s’écraser trois étages plus bas. Pour la première fois la personne sensée les surveiller lors de leur examen prit la parole. Sa voix était d’un calme froid déroutant.

« - Un défenestré. C’est la première fois que ça m’arrive, son ton devint soudainement plus joyeux alors qu’il semblait se rappeler d’une anecdote. L’année dernière ils étaient plus originaux ! Une décapitation aux ciseaux, imaginez-vous ? soudain pris d’un long et lugubre fou-rire leur bourreau fut parcouru de spasmes. Au bout de plusieurs longues et atroces minutes, il se stoppa net, essuya les larmes qui commençaient à perler au coin des ses yeux fous, puis secoua tragiquement la tête. M’enfin, paix à son âme. »

Un silence mortuaire se fit dans la salle.

« - JE VEUX FAIRE DE L’ART ! JE N’AI RIEN À VOIR AVEC TOUT ÇA ! »

Hurla une voix emplit de panique provenant d’une adolescente en pyjama licorne au fond de la salle, le visage barbouillé de larmes.

Célia se réveilla en hurlant à pleins poumons. Elle porta ses mains à sa figure humide. Des larmes de terreur, seuls vestiges bien réels d’un cauchemar des plus irréel, lors d’une nuit d’Halloween.
PetitSable
163ème
3 575 points
En novembre 2020
PetitSable niveau/12 experience 1575 facteur
Horreur avec une touche d'humour, le texte est vraiment bien écrit et correspond parfaitement bien au thème ! C'est vrai que les 2003 ont vraiment pas eu de chance x)
Aujourd'hui, à 22:40
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