Texte 4, de **Martine**

Forums » La Gazette

EDL

chenipoteun
chat Texte 4, de **Martine**
par chenipoteun en novembre 2020

chenipoteun
214ème
3 018 points
En novembre 2020
Bonjour à toutes et à tous, voici le quatrième texte de ce concours de fiction, écrit par **Martine**.


“-Je vous souhaite d’excellentes vacances !”

Je me lève de ma chaise et range mes affaires en vitesse. Enfin, je suis enfin en vacance ! Je vais pouvoir rentrer tranquillement chez moi et m’amuser sur Lapino sans avoir une tonne de devoirs à rendre pour le lendemain.

En franchissant la grille de l’école, le soleil commençait déjà à se coucher. Sa douce couleur orangée venait englober toute la ville entière marquant la fin de la journée. Je m’empresse de rentrer chez moi en courant, toute heureuse. Une fois arrivée tout le bonheur qui me comblait s'effaçait doucement. À la place de ma maison se situait une étrange demeure dégageant d’étranges ondes.

Je me serais trompée de route ? Ce n’est pas possible …
Ma maison est censée être ici. Ici à la place de cette demeure …

Quelques gouttes de pluie venaient s’écraser au sol, formant diverses flaques d’eau reflétant le ciel déjà sombre et obscur. Le vent soufflait de plus en plus violemment, avant d’entamer une valse avec la pluie, menaçant d’arracher les pauvres arbres.

Je n’ai pas le choix, si je ne veux pas terminer en brochette je dois m’abriter dans cette demeure jusqu’à ce que la pluie cesse …

Je pousse la lourde porte qui s’ouvrit dans un grincement insupportable. Il faisait sombre à l’intérieur, le vent faisait claquer les portes et les fenêtres, menaçant d’éteindre le doux feu des bougies. Je rentre à l’intérieur, les vêtements trempés. La porte se referme lentement derrière moi et je commence à trembler.

Qu’est-ce qu’il fait froid dans cet endroit …

Devant moi se trouvait un immense escalier en bois, recouvert d’un tapis rougeâtre menant à un second étage.

“-Il y a quelqu’un ?”

Seul l’écho de ma voix venait répondre à ma question. Personne. Je suis seule ici. Dans cet endroit sombre et inquiétant. Je ferais mieux de sortir au final …

Je me retourne et tente d’ouvrir la porte, en vain. Elle est scellée. Impossible à ouvrir. Je dois rêver … oui je dois rêver c’est sûr.

Je tente de pousser plus fort mais elle ne bouge pas d’un pouce. Je suis coincée dans cet endroit sinistre, prisonnière de la pluie et du vent. Je dois trouver un moyen de sortir d’ici.
Je décide de me diriger vers l’escalier le coeur battant. J’ai l’impression que quelqu’un me suit du regard. Je continue de grimper les marches qui craquaient sous mes pas, retenant mes larmes, apeurée. Un livre déposé sur la septième marche venait attirer mon attention. Un livre en plein milieu des escaliers ?

Je le prend entre mes doigts gelés. C’était un livre sans titre, qui était protégé par un cadenas. Je lève les yeux et aperçut la clé deux marches plus loin. Je m'empresse de monter et m’accroupis pour prendre la clé. C’était une clé étrange et usée, au bout de celle-ci se trouvait un minuscule crâne. Je m’empresse d’ouvrir le cadenas avec cette dernière et feuillette le livre. Blanches. Les pages sont blanches. Je continue à les tourner les encore et encore jusqu’à tomber sur la dernière page où se trouvaient des inscriptions à moitié effacés par la pluie :

“Toi qui cherche la lumière, échappe à la mer de sang, traverse la forêt hantée et trouve le lapin au pelage sombre. Il te guidera vers la sortie, mais dépêche-toi le temps presse. Une fois que les pleurs de la banshee te rattraperont tu disparaîtra à jamais.”

La Banshee ?
La créature mythique qui prévoit la mort des personnes par des pleurs ?
Et la mer de sang qu’est-ce que ça peut bien être … ?

Suite à ma dernière question, le sol se mit soudainement à trembler sous mes pieds. Je serre le livre fortement contre moi tremblante. Le tapis qui ornait l’escalier devenait de plus en plus liquide avant de se transformer en une véritable marée sanguine qui dégoulinait tout le long des marches. J'écarquille les yeux avant de pousser un cri, horrifiée. Les marches commençaient lentement à fondre sous la marée rougeâtre et je m'empresse de monter jusqu’à l’étage le souffle saccadé. Je me retrouve alors face à une étrange porte en bois qui nécessitait la même clé que celle du livre. Je me retourne, les escaliers avaient fondu et la marée venait remplir le manoir en prenant de plus en plus d’altitude. Je n’ai pas d’autre choix que de passer cette porte si je ne veux pas être réduite en soupe !

J’insère la clé à travers la serrure et traverse la porte qui se referme automatiquement derrière moi. Me voilà maintenant dans un endroit encore plus sombre, sans aucune bougie pour éclairer mes pas. De nombreux arbres sans vie se dressaient devant moi et un lourd silence avait remplacé la colère du vent et de la pluie. Je sens mon coeur fondre sous la peur, à mesure que j’avance j’entends des pas. D’autres pas. J’ai l’impression que quelqu’un me suit. Ce même sentiment que j’avais éprouvé plus tôt dans cette demeure, ce sentiment que quelqu’un m’observe.
Je m’arrête subitement et me retourne à nouveau. Personne. Je soupire de soulagement et entame un nouveau pas lorsque je me retrouve nez à nez avec une femme. Une femme aux cheveux extrêmements longs et à la peau aussi pâle qu’un fantôme. Des perles salées ruisselaient le long de ses joues. De ses pieds nus, elle s’approchait doucement de moi. Ses cheveux commençaient à se redresser, s’allongeant de plus en plus jusqu’à obtenir de fines pointes aussi aiguisés que des couteaux. Elle me fixe de ses yeux dorés, aussi lumineux que la soleil et esquisse un faible sourire avant de déposer ses mains froides sur le livre.

“-Votre temps s’est écoulé.
Vous allez finir comme toutes ces personnes qui vivaient ici auparavant. Votre dernier souffle englouti par la terre, vos yeux se fermant dans cette obscurité fatale, me permettant d’ajouter un nouvel oscar à mon cimetière. Sous chaque arbre est enterré un humain. Et soyez heureuse, j’ai déjà préparé le vôtre.”

Je secoue la tête tremblante et tente de faire demi-tour pour m’enfuir mais je trébuche bêtement sur une racine d'arbre. La femme qui n’était autre que la Banshee s’approchait lentement de moi, ses cheveux pointus venaient s’enrouler autour des troncs d’arbres et les arracher violement. De multiples fantômes sortaient des trous creusés sous les arbres et se dirigeaient vers moi sous le sourire ravi de la Banshee.

“-Personne, personne ne peut fuir ce que le destin nous réserve.
Attrapez-la et enterrez-la !”

Je me relève aussi rapidement que je peux, je sens que mes jambes vont me lâcher. Mon coeur n’a jamais battu aussi vite, je n’arrive plus à respirer correctement. Je ne veux pas disparaître ici, pas maintenant. Mais au moment où je tente de m’enfuir une nouvelle fois, je me retrouve encerclée par une armée de fantômes.

C’est bon … c’est la fin.

Enfin … Je pensais que c’était la fin. Mon coeur fit un grand huit lorsque j’aperçu le petit lapin au pelage noir juste derrière la Banshee.

Je dois sortir d’ici, rien n’est encore perdu !

Je tente de m’approcher du lapin en vain. Les fantômes resserrent leur cercle autour de moi, prêt à me dévorer vivante. Un fantôme venait m’attraper par l’épaule et je poussais un cri d’effroi avant de jeter le livre dans sa direction. Le livre traversait les corps transparents des fantômes avant de se cogner contre la tête de la Banshee.

J’avais oublié que rien ne pouvait atteindre les fantômes …

Ces derniers se tournaient vers la Banshee confuse et j’en profitais pour m’échapper. Les cris de colère de la Banshee résonnaient derrière moi mais je ne me retourne pas. Je continue à courir encore et encore en suivant le petit lapin au pelage noir jusqu’à ne plus avoir de force. Ce dernier s’arrêtait brusquement devant une nouvelle porte en bois avant de disparaître. Je tente de reprendre mon souffle après cette si longue course mais des bruits pas se rapprochaient de plus en plus. Je me retourne et vois au loin le troupeau de fantôme qui ne m’avaient pas lâché d’une semelle. Je tente d’ouvrir cette dernière porte avec la clé en vain.

Vite, vite, ils vont me rattraper … !

J’enfonce la clé dans la serrure, je tourne à droite, à gauche, encore à droite, encore à gauche mais la porte refuse de s’ouvrir.

Pourquoi ça ne fonctionne pas ?!

J’enlève la clé et me rend compte que je l’avais utilisée dans le mauvais sens. Quelle boulette ! Je me retourne, ils ne sont plus qu’à quelques mètres de moi !

J’enfonce la clé à nouveau lorsque la main de la banshee venait m’attraper par l’épaule.

“-Cette fois tu es à moi pour de bon !”

Le souffle coupé, je réussi enfin à ouvrir la porte. Les rayons du soleil venaient nous aveugler avant de faire disparaître la Banshee et ses troupes.

Je me retournais le corps tremblant, l’étrange manoir avait disparu et ma maison avait retrouvé sa place. Les flaques d’eau s’étaient également évaporées et le vent agréable venait réchauffer mon corps tout engourdi.

Je viens de vivre le pire jour de ma vie …
PetitSable
161ème
3 575 points
En novembre 2020
PetitSable niveau/12 experience 1575 facteur
Wow, j'ai eu un petit bug en me demandant comment on pouvait passer d'un étage à une forêt 😆 Superbe texte, avec quelques coquilles invisibles 👍 Malgré le thème de l'horreur, j'ai ris, surtout avec la clé mise dans le mauvais sens 😂
Aujourd'hui, à 21:56
Publicité 1
scroll-top