|
|
|
|
 Courte nouvelle
par Dusk en juillet 2020
|
1 012ème
1 201 points
|
En juillet 2020
Holà !
Cette année, une amie m'a convaincue de participer à un concours d'écriture avec elle. Suite à des informations contradictoires, je n'ai pas envoyé ma participation, et j'ai bossé dessus donc je trouve ça dommage de ne la partager avec personne. C'est un début, un premier jet un peu remanié mais pas le travail de fin que j'aurais envoyé, je ne le trouve pas assez fluide et bien formulé à mon goût. J'espère donc qu'il va vous plaire !
Les bonnes habitudes.
Je me réveille. Des images de ma journée tournent lentement dans ma tête. J’ai une heure de trou aujourd’hui, et il fait moche. Je pourrai peut-être voir Mathilde, du coup. Un sourire se dessine sur mes lèvres, puis s’estompe rapidement en me rappelant qu’elle est toujours chez son mec, et donc occupée. Depuis qu’il est là, il passe devant tout le monde. Je ne la vois plus alors qu’on est sœurs. J’ouvre les yeux, mouillés par des larmes que je ne laisse pas couler. C’est pas la peine d’être sur les nerfs alors que je ne suis pas encore sortie de mon lit. J’irai sûrement avec Noah, elle n’a pas cours non plus. Il me semble. Je ne sais plus.
Il est temps de me lever, je vais finir par être en retard. Je retire ma couette en baillant, sors de ma chambre et descends lentement les escaliers. La lumière de la cuisine est allumée, comme d’habitude : maman est déjà en train de manger.
- Bonjour bonjour ! Dis-je d’un air enjoué.
- Coucou ma chérie, bien dormi ? Me répond-elle d’une voix fatiguée.
Je hoche la tête en souriant, mais remarque les cernes violets sous ses yeux, qui augmentent chaque jour. Son travail la stresse beaucoup trop, et le fait que Mathilde soit toujours barrée chez Antoine n’aide pas. Maman a besoin de nous deux, surtout en ce moment, mais elle, elle n’est jamais là. J’engage une petite discussion avec ma mère en tartinant mon pain de Nutella.
- J’ai une évaluation avec monsieur Taurez cet après midi, j’ai pas envie… Tu sais, le prof de maths horrible que Mathilde avait aussi l’année dernière ?
Sa seule réaction fut de plonger ses yeux dans le noir de son café en soupirant. Elle acquiesce tout de même légèrement, pour me notifier qu’elle s’en souvient. Elle n’est pas de bonne humeur, je pense que je ferai mieux de la laisser tranquille ce matin. J’avale mes tartines, puis je tourne la tête vers le four. La petite horloge indique qu’il est sept heures moins vingt. J’suis pas en avance, comme d’habitude.
Je remonte les marches des escaliers quatre à quatre, cours dans la salle de bains pour me brosser les dents et faire tout le tralala de préparation du matin. Je me coiffe rapidement, puis retourne dans ma chambre pour me changer, balance ensuite mon sac sur mon épaule et dévale encore une fois les escaliers. Je mets mes Vans et sors enfin de la maison. Il pleut, le printemps n’est pas encore là. Je dévale la côte et prends mon bus. Enfin, j’arrive au lycée, je rejoins Noah et nous allons en cours, chacune de notre côté.
Je vérifie mon téléphone plusieurs fois dans la journée, attendant le message de Mathilde me disant qu’elle va rentrer. Mais pas de notification. Comme depuis presque une semaine.
//
Mon téléphone sonne. Je l’éteins. Je ne verrai toujours pas Mathilde aujourd’hui, elle est toujours chez son mec. Ca commence à faire trop, ça fait plusieurs jours que je ne l’ai pas vue alors qu’on est censées vivre dans la même maison. Je soupire. Je pourrai peut-être passer un peu plus de temps avec Noah du coup. On va dire que c’est un mal pour un bien, il me semble qu’elle est libre en même temps que moi en plus.
Il faut que je me dépêche sinon, je ne serai pas à l’heure. Je sors de mon lit, ouvre la porte et descends les escaliers en somnolant encore un peu. Maman est déjà en bas, devant son café.
- Bonjour maman ! Dis-je en souriant.
- Bonjour, me répond-elle avec peu d’entrain.
Maman a des cernes encore plus voyants qu’hier. Elle devrait demander un congé, je sens qu’elle n’en peut plus. Je sors le Nutella et en dépose sur une tranche de pain. En croquant dedans, je me souviens que j’ai un contrôle tout à l'heure.
- J’ai encore une éval en maths aujourd’hui. Avec le prof horrible que Mathilde avait, tu te souviens de lui ?
Elle hoche la tête. On dirait qu’elle va pleurer. C’est vrai que ce prof était insupportable, surtout avec ma sœur. Elle était rentrée plusieurs fois en pleurant avant d’arrêter de lycée.
Je sens que maman a besoin d’être tranquille pour bien commencer sa journée, je dois la fatiguer dès le matin alors que c’est pas son jour. Je déjeune rapidement et, malgré mon retard, j’arrive à me préparer assez vite pour réussir à prendre mon bus, comme d’habitude.
Arrivée au lycée, j’aperçois Noah, la rejoins et nous discutons quelques minutes avant de monter en cours. De toute la journée, mon portable de vibre pas. Mathilde doit être occupée.
//
Un nouveau jour se lève, la lumière filtre légèrement à travers les rideaux. Le réveil s’enclenche, je l’éteins rapidement. Il fait beau aujourd’hui, ce serait l’occasion idéale de voir Mathilde, elle me manque. Je n’ai pas encore de notification de sa part, j’imagine que je devrai passer mon heure de perme avec Noah, comme d’habitude. Je m’étire, puis me lève. Je descends les escaliers en baillant. J’entends le ronronnement de la cafetière, Maman doit déjà être levée.
- Bonjour maman !
- Bonjour ma chérie, ça va ?
Je lui fais un grand sourire. Elle est toujours plus fatiguée mais demain, on est en weekend, elle va enfin pouvoir se reposer.
- Tu sais maman, cet aprèm j’ai cours avec monsieur Taurez. Il nous a encore mis un contrôle, j’en ai marre.
Elle me sourit tristement. Vivement le week-end, qu’elle puisse dormir. Elle le mérite. Elle n’a plus du tout les mêmes réactions qu’avant.
Comme je ne suis pas en avance, j’engloutis mon petit-déjeuner le plus rapidement possible avant de remonter pour m’habiller. Je suis prête en cinq minutes, je mets mon sac sur le dos, j’enfile mes Vans et je cours jusqu’à l’arrêt de bus. Je monte, puis m’assois.
Une fois au lycée, j’aperçois la silhouette de Noah qui m’attend. Je vais la voir et passons quelques instants ensemble avant que la sonnerie ne résonne, et nous oblige à nous séparer pour aller dans nos différents cours. Encore aujourd’hui, aucun signe de Mathilde. Elle a dû effacer mon numéro par erreur, ce serait bien son genre.
//
Trois coups résonnent sur ma porte. Elle s’ouvre et, dans entrebâillement, je vois maman. Elle me dit :
- Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de Mathilde, tu t’en souviens n’est ce pas ?
Je fais un grand sourire. Je vais voir Mathilde ! Je trépigne d’impatience. CA fait tellement longtemps que je n’ai pas eu de nouvelles que j’ai presque oublié son anniversaire. Ma mère redescend, je saute dans mes vêtements dans la veille et cours jusqu’en bas, surexcitée. On monte dans la voiture, maman est toujours aussi calme. Elle a l’air triste. Mathilde a dix neuf ans, je pense que c’est pour ça, maman doit se sentir vieille. Elle roule jusqu’à la rue de chez Antoine. Un grand portail noir se dresse devant nous. Maman l’ouvre sans sonner, puis nous marchons dans l’allée jusqu’à sa maison. Devant, une première larme coule.
- Bonjour Mathilde. Bon anniversaire.
La larme de maman tombe sur le marbre de la dalle. Les fleurs sur le dessus bougent légèrement, au rythme du vent. Elles sont belles. Je m’exclame :
- Joyeux anniversaire Mathilde ! Tu commences à te faire…
Je m’interromps puis, j’éclate en sanglots. Ce n’est pas sa maison. Mathilde n’est pas là. Elle n’est plus là. Elle est là dedans. Dans cette dalle, depuis si longtemps.
Tous les souvenirs effacés me reviennent. Ça fait deux ans. Elle est allée chez son copain pendant une semaine. Et elle n’est jamais revenue. Il l’a frappée pendant tout ce temps sans que je ne m’en rende compte, sans que je ne trouve son silence suspicieux. Il l’a frappée et, finalement, sa tête est retombée sur le coin d’une table. Sans que je n’ai rien pu faire pour la sauver. Elle est n’est plus là. Et ne reviendra pas.
Mais lundi, tout recommencera. Je sortirai avec Noah pendant une heure de perme, j’aurai ce stupide contrôle de maths, j’attendrai le message de Mathilde, je camouflerai le malheur de maman par de la fatigue... Car on ne change pas les bonnes habitudes.
-
J'ai réussi à déprimer ma mère avec ce texte... Mais je trouve que j'ai quand même bien évolué, et pris en maturité.
Merci beaucoup d'avoir lu !
- Dusk.
0
|
1 595ème
954 points
|
En août 2020
C'est touchant, vraiment j'ai bien aimé l'histoire qui est très bien racontée et décrite. C'est parfaitement orthographié et je te félicite, j'espère que tu écriras encore à l'avenir^^
0
|
1 012ème
1 201 points
|
En août 2020
Ababacus
C'est touchant, vraiment j'ai bien aimé l'histoire qui est très bien racontée et décrite. C'est parfaitement orthographié et je te félicite, j'espère que tu écriras encore à l'avenir^^
merci beaucoup ! et vu le nombres de fois que je me suis relue j'espère bien qu'il est bien orthographié ehe 
0
|
|
|
Aujourd'hui, à 04:43
Publicité
|
|
585
