C'est pas vraiment des
fantômes, mais leur absence est tellement
forte, qu'elle crée en nous une
présence qui nous rend faible, nous
supporte. C'est ceux qu'on a aimé qui
créaient un vide presque tangible, car l'amour qu'on leur donnait
est orphelin, il cherche une cible. Pour certains on le savait,
on s'était préparé au pire, mais d'autres ont disparu d'un seul
coup, sans prévenir. On leur a pas dit au
revoir, ils sont partis sans notre accord, car la mort a ses
raisons que notre raison ignore. Alors on s'est regroupé
d'un réconfort utopiste. A plusieurs on est plus fort mais on est
pas moins triste. C'est seul qu'on fait son
deuil, car on est seul quand on ressent. On apprivoise la douleur
et la présence de nos absents. Nos absents sont toujours là, à
l'esprit et dans nos souvenirs. Sur ce film de vacances, sur ces
photos pleines de sourires. Nos absents nous entourent
et resteront à nos côtés, ils reprennent vie dans nos rêves, comme
si de rien n'était.